L’accélération généralisée des processus bouleverse le rapport au temps vécu, éprouvé, par nombre de responsables d’entreprises, de créateurs et de dirigeants. Cela génère pour eux de l’inconfort tout autant que des effets parfois euphorisants. Ne nous y trompons pas. Une certaine distance est toujours nécessaire pour comprendre ce que nous faisons.
Cela commence en marquant un arrêt, en ouvrant un espace et un temps pour prendre du recul et penser. Comme l’écrivait, entre inquiétude et malice, le philosophe Jean-François Lyotard dans les années 80 : « Dans un univers où le succès est de gagner du temps, penser n’a qu’un défaut, mais incorrigible : d’en faire perdre ».
Trente ans plus tard, savoir s’extraire de la course effrénée à la production n’est pas une perte de temps, mais la condition nécessaire pour créer du sens. C’est-à-dire pour véritablement agir plutôt que s’agiter.
Daniel Migairou