La solitude du gardien de but

Diriger associe étroitement pouvoir et responsabilité.

Réaliser un projet, créer une entreprise, animer une équipe : c’est conduire, c’est-à-dire mener, mais aussi orienter, indiquer une direction, donner du sens.

L’époque actuelle multiplie les points d’incertitude et brouille les repères. Le risque est de se replier sur des notions d’efficacité, et de laisser les objectifs tactiques se substituer aux buts.

Pour Hannah Arendt, dans La Crise de l’éducation, « une crise nous force à revenir aux questions elles-mêmes et requiert de nous […] des jugements directs ».

Dans ce contexte, l’enjeu de la réflexion n’est pas de l’ordre du calcul, mais porte sur la production de sens, la création de valeur, au-delà du seul résultat.

Qui peut aujourd’hui, en position de responsable, se satisfaire de la vieille rhétorique du pouvoir, qui tourne en rond, quand elle ne tourne pas court ?

L’autorité reconnue à celui ou celle qui dirige ne repose-t-elle pas davantage sur sa capacité à entendre, comprendre, arbitrer, et à répondre de ses choix ?

Daniel Migairou, novembre 2018

 

 

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